MONPAZIER CHAMPIONNAT DE FRANCE MAJOR 2X70KM 29/30/08/2015
Depuis la 120km de Lignières, nous nous sommes préparés pour courir ce championnat en Sud Périgord. Khremly, ayant eu ses 4 semaines de repos, a repris l’entrainement fin juillet afin d’être (si possible) au pic de sa forme ce dernier week-end d’août.
J’ai collé les 4 Glue-On d’easycare, modifiées par mes soins, le mardi précédent.
Le départ est programmé pour le jeudi début d’après midi, ce qui nous laisse la matinée pour préparer tout le nécessaire des 4 jours à venir. Nous partons vers 14h sous le crachin et 17°C au thermomètre pour arriver à destination 5 heures plus tard avec 33°C et une atmosphère lourde et moite.
Nous montons le campement et faisons marcher Khremly avant de l’installer dans son paddock pour la fin de la journée (Boxe obligatoire la nuit pour toute la durée du concours).
Le vendredi est une journée de récupération pour Khremly avant le début de l’épreuve (je procède toujours ainsi). La nuit a été courte et agitée car il y a le départ de la 160 à 5h et de la 120 à 7h !
Nous en profitons pour faire quelques emplettes, le plein d’eau et monter le grooming.
Vue des tribunes : l'aire de contrôle vétérinaire, les paddocks, au fond l'aire de grooming et au premier plan l'accueil chalereux de l'ADOREED
Nous suivons l’évolution des deux courses en s’inquiétant quelques peu de voir autant de chevaux éliminés !
Vers 16h, c’est le moment du contrôle vétérinaire initial pour les quelques 200 chevaux qui prendront le départ sur les différentes épreuves du samedi. RAS pour Khremly avec une FC de 40 et des allures nickelles, malheureusement ce ne fut pas le cas pour Ladem LA LIZONE, le cheval d’Isabelle ENDRIZZI (autre cavalière deux-sèvrienne) qui lui était boiteux.
La nuit précédant ce genre de course n’est jamais sereine et reposante, je commence à accumuler des heures de sommeil de retard, d’autant que je sors d’une semaine de maladie.
Le départ est prévu pour 10h, Khremly a eu sa ration vers 8h, sorti du boxe vers 9h, marché et scellé vers 9h30.
Préparatifs d'avant course :
Je m’en vais le détendre en bout d’hippodrome, je le sens bien, à l’aise dans ses « baskets », joyeux, énergique avec une locomotion impeccable. Il sait parfaitement où il est et ce qui l’attend, son comportement ne me trompe pas, nous nous connaissons bien maintenant. C’est un plaisir de le monter dans ces conditions. J’ai même le sentiment qu’il comprend dès le jour où je lui colle les glue on.
"baskets en place"
Il est 10h, la température est déjà de 25°C, le soleil bien présent, et ce n’est pas fini.
Le top départ est donné, comme à mon habitude je pars dans les derniers. Au bout de 100m de course une cavalière juste devant moi prend un coup de pied dans la jambe, c’était pour moi à Linières (dans le plancher de l’étrier, ouf). Khremly est très allant, je dois me concentrer pour ne pas le laisser dans une cadence trop rapide, cette boucle est longue, la plus longue, 41km. Le train est soutenu, les groupes se font et se défont, il est difficile de trouver le bon pour être dans le rythme voulu. Je connais la piste, pour l’avoir pratiqué en 2011, c’est assez technique avec du petit dénivelé mais le sol est bon.
Khremly a une grande envie d’aller de l’avant mais je sais la route longue. Les assistances se font de façon très rapides, à peine a-t-il fini de boire qu’il veut repartir, il est complètement dans sa course. Je pense que c’est lors de celles-ci que je dépasse bon nombre de chevaux, car sans m’en rendre compte je me retrouve à mi-course dans le 2eme groupe c’est-à-dire que je suis en 10/15eme position environ. Tant pis, je le laisse dans sa cadence pour ne pas me battre avec lui. Nous sommes sur une moyenne de 17- 18km/h.
Au coeur de la course
Je passe la ligne d’arrivée intermédiaire à 12h21 et entre au vêt 9 minutes plus tard, les temps d’entrée de vêt sont assez longs car la chaleur est importante, il fait à ce moment là autour des 30°C (et ce n’est toujours pas fini !). Nous ressortons du vêt avec le feu vert, en 14eme position, une FC à 56, pour repartir sur la seconde boucle, longue celle-ci de 33km. 21 chevaux repartiront sur les 30 du départ.
Il fait de plus en plus chaud, je sais que je n’ai pas bu suffisamment, pas mangé correctement, je sens la fatigue mais nous repartons 40min plus tard avec un Khremly toujours en avant. Il fait 36°C ! Il va falloir réduire la vitesse pour préserver tout le monde. Nous nous regroupons à 4 cavaliers et roulons toute la route ensemble. Un seul cavalier va assurer le train, quand je voulais prendre un relais et que Khremly se trouvait le nez au vent, il n’avait qu’une idée en tête, aller plus vite. C’est pourquoi je me suis calé derrière notre leader quasiment toute la durée de cette boucle, merci à lui d’avoir accepté.
Comme je le disais, nous avons volontairement baissé de pied et c’est à 13km/h que nous bouclons les 33km de cette deuxième partie de journée mais notre vitesse est ramenée à 12 avec le temps d’entrée au vêt qui lui fut assez long (19min). En effet, sous la chaleur écrasante, les chevaux récupèrent mal et moins vite, le problème est qu’ils peuvent remonter en cardio quand on arrête de les arroser. C’est précisément ce qui se passe pour Khremly. Arrosé, il descend a 60-62 bt/mn et remonte à 68 quand on arrête l’arrosage. Il n’y a qu’un seul moyen : prendre son temps et espérer que ça le fasse. Ça le fait, avec un cardio à 58 nous ressortons de ce deuxième vêt avec un Khremly O.K mais un cavalier K.O. Nous gardons notre 14eme place et ne sommes plus que 17 à avoir passé avec succès le dernier contrôle ; notre vitesse cumulée de la journée est de 14km/h.
Montage du paddock pour un repos bien mérité
Monpazier étant Monpazier, avec son incontournable cassoulet Périgourdin et sa soirée festive, c’est encore une nuit « difficile » et non reposante que je passe.
Je me lève avec de sérieux doutes quant à ma participation à cette seconde journée. Mais avant tout il faut aller présenter Khremly au contrôle vétérinaire pour obtenir l’autorisation de pouvoir prendre le départ. C’est habillé en cavalier que je m’y rends pour 9h. Khremly est dans un état impeccable, FC à 36, allures souples et déliées, transit et métabolisme nickels, le véto se demande même si le cheval à couru la veille !
Le départ est prévu pour 10h30 et c’est parti pour avoir les mêmes températures sous un ciel bleu azur. Je décide alors de ne pas trop jouer avec ma santé et m’en vais déclarer mon abandon au secrétariat.
Je n’ai aucun regrets, seulement un gout d’inachevé, l’essentiel est que tout le monde se porte bien, rentre à la maison en parfaite santé, sans avoir à passer par la case médicale. Seuls 9 couples seront classés !
Sur ce long week-end caniculaire, avec un nombre important de chevaux engagés, le service vétérinaire traitant a été très sollicité, trop sollicité, la quantité de chevaux pris en charge et mis sous perf’ est hallucinante !!! Mais chut il ne faut pas en parler et vous n’en entendrez point parler. C’est consternant, comme de mon point de vue, participer c’est cautionné, je me demande ce que je fais dans cette galère. J’ai tout l’hiver pour y réfléchir.
Quand je vois que le jury de Florac décide de remonter la vitesse minimum à 13h km/h (décision prise pendant l’épreuve, après le départ, générant le plus grand flou, les concurrents s’informant aux différents vêts !!!) que seuls 12 chevaux sur les 23 classées/58 parcourront les 160 km à 14 km/h et plus je me dis que ces gens là n’ont rien compris et ne pensent pas une seconde à la préservation des chevaux.
Je serai curieux de connaitre les motivations qui poussent à prendre ce genre de décisions et surtout pourquoi l’avoir fait une fois la course lancée. C’est un manque de respect total envers les cavaliers. Bien sûr, bon nombre pensent que courir à 12, 13 voir 14km/h ne s’appelle pas de l’endurance, je les incite juste à se poser LA question : pourquoi y-a-t’il autant d’éliminations pour boiteries ?
Peut-être ? Probablement ? un élément de réponse à LA question